Bénin-révision de la Constitution: "C'est une prouesse et une porte victorieuse de sortie pour les acteurs politiques", dixit Jocelyn Ahyi

Jocelyn Ahyi, Membre fondateur de l'Union Progressiste (UP)

L’émission sociopolitique ‘’La Manivelle’’ sur Esae Radio a reçu, ce dimanche 03 Novembre 2019, Jocelyn Ahyi, acteur politique de la 17ème circonscription électorale et membre fondateur de l’Union Progressiste (UP). Avec l’invité, il a été principalement question de la mise en œuvre des recommandations issues du dialogue politique ainsi que de la révision de la Constitution du 11 décembre 1990.

«Dialogue politique au Bénin : est-ce l’arbre qui cachait la forêt ?». C’était le thème de cette émission. Pour Jocelyn Ahyi, le dialogue politique a été d’abord une volonté manifeste des acteurs politiques avant d’être concrétisé par le Chef de l’Etat par l’invitation des partis régulièrement enregistrés sur la base des nouvelles lois électorales. Il souligne que l’un des rôles régaliens du Président de la République est d’assurer la cohésion nationale et de pouvoir faire vivre un climat de paix au niveau de la population. «Le Chef de l’Etat a joué sa partition en tant que père de famille. Il est respectueux des textes. Il a invité à cette assise ceux qu’on pourrait appeler partis politiques conformément aux nouvelles lois électorales. Et il revient à chacun de nous réellement préoccuper par la situation d’en saisir l’opportunité pour venir dire ce qui nous gène», a-t-il indiqué.

Selon lui, le Bénin n’est pas en crise pour qu’on convoque une assise nationale comme le souhaitent certaines forces vives de la Nation à l’instar de certains acteurs politiques. «On parle d’assise nationale lorsque les institutions sont en crise ou le pays est confronté à une situation alarmante. Il s’agit d’un stress politique et non d’une crise. Nous sommes dans une situation où, nous avons eu, des compatriotes qui n’ont pas voulu suivre la loi qu’ils ont, eux-mêmes votées pour la Nation», a-t-il clarifié.

S’agissant des recommandations issues de ce dialogue, même s’il reconnaît que tout le monde ne peut pas être content à la fois, il salue tout de même la prise en compte de l’intérêt général. Car, à l’en croire, les sujets qui ont été développés au cours de ces assises  répondent parfaitement aux préoccupations posées par les partis politiques.

Jocelyn Ahyi salue la révision de la Constitution

Abordant la révision de la Constitution, l’acteur politique de la 17ème circonscription électorale souligne que le dialogue n’avait pas pour objectif d’en arriver là. Il persiste et signe que le réel motif était de trouver une issue favorable au stress politique que vit le Bénin depuis les dernières législatives marquées par l’absence des forces politiques de l’opposition. «Le dialogue politique n'est pas l'arbre qui cachait la forêt mais il vient plutôt renforcer la forêt», a-t-il fait savoir.

Cependant, il pense que la Constitution du 11 décembre 1990 a fait son chemin et méritait d’être révisée. «Nos représentants au parlement n’ont rien inventé. Ils ont bel et bien respecté les modalités de révision de notre loi fondamentale. Nous sommes confrontés à des situations. Et face à ces situations, il fallait revoir absolument les choses pour que nous ayons l’horizon dégagé pour avancer. Je crois que c’est ce qu’ils ont fait. C'est un acte historique et de courage», s’est-il réjoui. Cette révision, poursuivra-t-il, est "une prouesse et une porte victorieuse de sortie pour les acteurs politiques".

Parrainage, élections générales et discrimination positive des femmes

L’invité de Tatiana Ahanda et de Jacob Yacob pense que c’est un faux débat que tiennent ceux qui estiment que le système de parrainage constitue une autre forme d’exclusion. C’est une façon, dira-t-il,  pour les acteurs politiques de se jauger, de savoir ce qu’ils valent exactement. Selon lui, cela dérange ceux qui n’ont pas une certaine familiarité avec le peuple. «Cela vient même simplifier l’horizon politique. On veut les amener à plus se familiariser avec le peuple. C’est une bonne chose parce que vous avez une idée de tous ceux-là qui pourront effectivement vous porter et travailler avec vous», a martelé Jocelyn Ahyi tout en rappelant que d’autres pays ont déjà expérimenté cette réforme.

«Le passage n’est pas facile pour les femmes en politique. Les délégués au dialogue sont conscients de ce qu’il fallait inscrire une disposition dans la Constitution pour la représentativité des femmes dans les instances de prise de décision. Nous avons voulu donner force à cela», a-t-il insisté saluant ainsi l’importance qu’accorde la Constitution à la femme. Par ailleurs, il accueille à bras ouvert la disposition relative à l’organisation des élections générales à partir de 2026. «Laissons la politique de côté et parlons réellement du développement. Notre pays, tous les ans doit organiser des élections, c’est le contribuable qui souffre», a déploré l’invité.

Il a aussi félicité les experts pour l’excellent travail abattu qui s’inscrit dans le cadre de l’apaisement du stress politique en cours au Bénin ainsi que les députés pour leur courage et leur engagement aux côtés des Béninois  pour l’amélioration de leurs conditions de vie. Pour finir, il a invité tout le peuple béninois à faire confiance et à prier davantage pour le Chef de l’Etat, Patrice Talon pour la réussite de son mandat.