Message de vœux de l'UPMB: L'appel à l'Union et à la Spécialisation des professionnels des médias

L'Union des professionnels des médias du Bénin (UPMB) a formé ses bons vœux de nouvel an à ses mandants. Dans son adresse, l'Union a déploré la stagnation du Bénin dans le classement Reporter Sans Frontières (RSF) 2017, les violences faites sur les journalistes dans l'exercice de leur métier, la menace sur la liberté de presse à travers le piratage de fréquences sans oublier le dernier communiqué de la Haute Autorité de l'Audiovisuel et de la Communication (Haac) qui ordonne la suspension des médias en ligne et leur conformité au code de l'information en vigueur. Par ailleurs, elle a invité les professionnels des médias à l'Union et à la Spécialisation pour ceux qui désirent faire carrière dans cette profession.
Message de vœux de l’Union des Professionnels des Médias du Bénin
Chers Femmes et hommes des médias béninois,
A l'entame de cette nouvelle année, je voudrais, au nom du Bureau Exécutif national de notre faîtière, vous renouveler nos meilleurs vœux de paix, de santé, de succès, de longévité.
Je forme également le vœu que notre pays retrouve enfin, la place qui était la sienne dans le classement de RSF, contrairement à l'année qui vient de s'achever où nous avons stagné, à défaut de confirmer les quelques petits points engrangés en 2016. Et pour ce faire, il est important que chaque acteur (gouvernants, législateur, institution de régulation, professionnels des médias et associations faîtières), en ce qui le concerne, puisse jouer pleinement sa partition.
Pour ce qui nous concerne, nous devons apprendre à nous souder, comme un seul homme, afin de contrer efficacement les assauts, d'où qu'ils viennent. Face aux violences exercées sur les journalistes dans l'exercice de leur profession, nous devons tous, dans nos faits et gestes, apporter notre contribution au BEN/UPMB pour qu'elles ne soient plus impunies. C'est pourquoi, face au cas de novembre 2017 à Kraké, nous avons saisi, pour une première fois, le Procureur de la République, pour dire: plus jamais ça dans notre pays! Et pour avoir les moyens de cette option, nous plaidons pour l'adoption d'une nouvelle Convention au niveau de la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ). Cette convention qui sera un moyen international plus efficace pour contester le manque d'action des gouvernements pour lutter contre l'impunité et traduire en justice les prédateurs de la liberté.
Chers femmes et hommes des médias,
Dans notre secteur ô combien sensible pour le développement de notre nation, 2018 est une année de grands défis.
En effet, les tâches qui nous attendent sont immenses et requièrent l’implication de chacun de nous. Dans quelques jours, le premier signal TNT sera donné, pour la première fois au Bénin. Il s'ensuivra la phase des expérimentations, marquée notamment par la période de simulcast. Pour nous professionnels des médias, nous devons nous réarmer pour prendre toute notre place dans cette révolution que nous attendions depuis un bon moment.
Tout comme nous devrons nous montrer davantage responsables dans l'usage que nous ferons des divers outils numériques, avec la promulgation, sous peu, du Code du numérique après la mise en conformité avec la Constitution qui sera assurée courant janvier par la représentation nationale. Il faut préciser qu'à travers son livre sixième, il y est prévu un régime de sanction pénale plus contraignant que celui du code de l'information et de la communication.
Nous devons relever aussi le défi de l'accès des professionnels des médias aux sources de l'information. Bien évidemment, à travers ce défi, c'est celui de la mise en oeuvre intelligente des dispositions contenues dans la loi n° 2015-07 portant code de l'information et de la communication qui se pose. Aussi, voudrions nous convier tous les responsables des organes de presse écrite à s'y conformer, notamment par la soumission d'un nouveau dossier de déclaration d'existence.
Par ailleurs, dans l’exercice de leur métier, l'année écoulée, des journalistes et organes de presse béninois ont été exposés à des menaces à la liberté de presse.
En effet depuis la Conférence nationale, c'est bien la toute première fois qu'une fréquence de radio (Soleil fm émettant de Djeffa) est l'objet d'un piratage sans que l'institution républicaine qui a attribué celle-ci, mais qui est également chargée de la protéger ne réagisse. Toutes nos démarches n'ont point permis de faire évoluer positivement la situation.
Pendant que nous constatons une impuissance de tous face à un cas flagrant de piratage de fréquence, il est ordonné au Bénin, via un communiqué, aux promoteurs des médias en ligne de surseoir aux publications en cours et à se conformer au code de l'information sous peine de sanctions; obligeant ainsi des centaines de professionnels de médias à traverser la période de fêtes de fin d'année dans l’incertitude.
Sans oublier qu'au regard de notre législation, tous les organes se valent, qu'ils soient audiovisuel, presse écrite ou en ligne.
Pour l'UPMB, aucune raison ne sera suffisante pour ordonner, dans un Etat de droit pluraliste, la fermeture d'organes de presse. Elle refuse de donner du poids à la fermeture d'espace de liberté dans notre pays, même s'il s'agit des organes sur la toile et donc soumis à un régime plus contraignant. Encore que nombre de promoteurs des médias en ligne ont régulièrement soumis à l'appréciation de la HAAC leur dossier. Est-ce leur faute si l'institution ne s'est pas donnée les moyens pour apprécier leurs dossiers?
Enfin, pour ce qui est de la spécialisation, le BEN/UPMB lancera des appels à candidatures pour que chaque professionnel des médias soucieux de faire carrière dans cette profession se positionne sur une thématique. En attendant des formations diplômantes niveau Master, nous nous engageons pour des formations certifiantes pour une dizaine de thématiques cette année.
Il reste à souhaiter qu'autant que nous sommes, nous prenions toute notre part dans cet ambitieux projet visant à faire la révolution dans notre secteur.
Meilleurs voeux à tous!
Cotonou, le 1 er janvier 2018
Franck KPOCHEME
Président de l’UPMB