Nébuleux recrutement au parlement: Constantin Amoussou s'indigne et appelle la jeunesse à la mobilisation

Le recrutement à relent népotique au niveau de l'Assemblée Nationale préoccupe le Gouvernement des Jeunes du Bénin (GJB). A la faveur d'une Conférence de presse animée à son siège, hier vendredi 20 avril 2018, Constantin Amoussou, Président de cette organisation de veille citoyenne dénonce une violation de la Constitution du 11 décembre 1990 et annonce une grande marche sur la Representation nationale pour exiger le retrait pur et simple de ces décisions.
C'est avec le même engagement et la même détermination qu'on lui connaît que Constantin Amoussou, Président du Gouvernement des Jeunes du Bénin (GJB) a pris à cœur ce dossier qui agite depuis quelques jours l'opinion publique. Il ressort de ses investigations que sur les 31 agents recrutés sans concours, sans test et sans entretien et qui seraient proposés par des députés du Bloc soutenant les actions du régime en place, 7 en sont des parents biologiques directes de certains d'entre eux et du deuxième adjoint au Maire de la ville de Porto-Novo.
Il s'agit de Noris Comlan Sossou, fils biologique de l'He Dakpè Sossou; Abel Maurice Aditi Houdé, fils biologique de l'He Valentin Aditi Houdé; Florine Christelle Nago, nièce de l'He Mathurin Nago; Rachidatou Titilayo Idji, nièce de l'He Antoine Kolawolé Idji; Carielle Sylvère Prudencio, Sœur de l'He Claudine Prudencio; Serge Ahlonsou proche du deuxième adjoint au Maire de Porto-novo François Ahlonsou; et Fayikoth Afayi Chanou, nièce de l'He Sofiath Chanou.
En effet, explique-t-il, toutes ces personnes étaient recrutées par le biais de leurs parents, en lieu et place des assistants et des secrétaires particuliers auxquels leur statut de représentants du peuple béninois leur donne droit contre rémunération par le contribuable , sur la durée de leur mandat parlementaire. Chose curieuse, la quasi-toralité de ces personnes ont changé de statut en dépit de la diversité de leurs profils, devenant agents permanents de l'Institution parlementaire à un mois du vote de la révision de la Constitution.
Selon lui, ce recrutement viole la loi fondamentale non seulement en son préambule qui stipule clairement que le Peuple béninois s'oppose à tout regime politique fondé sur l'arbitraire, l'injustice, la corruption, le népotisme et le pouvoir personnel mais aussi en ses articles 8; 26 et 35 qui reconnaissent et garantissent l'égal accès à l'emploi à tous les citoyens béninois sans distinction de sexe, de race, de religion, d'opinion politique ou de position sociale. "Aucun fils, aucune fille, ni cousin, ni neveu, ni nièce, ni frère, ni sœur d'un député de la minorité ne figure sur la liste des bénéficiaires", a-t-il souligné.
Toujours selon le Conférencier, ce recrutement apparaît aussi comme " un acte de corruption à l'effet de conditionner les élus de la nation à se constituer en caisse de résonnance sous les bottes de l'exécutif et en particulier, à voter en faveur du polémique projet de révision de la Constitution". Par ailleurs, Constantin Amoussou et ses pairs condamnent un "complot contre la jeunesse compétente en quête d'emploi". Et ils n'entendent pas s'arrêter en si bon chemin.
Dans le but d'amener le parlement à retirer purement et simplement ces décisions, le Gouvernement des Jeunes du Bénin (GJB) projette deux grandes marches dans les tout prochains d'une part sur les démembrements de l'Etat sur l'ensemble du territoire national, et d'autre part, sur la Représentation nationale. Tout en mettant en garde toutes les adiministrations publiques contre les" recrutements frauduleux et népotiques", le GJB appelle la jeunesse béninoise à la mobilisation afin de dire "NON" à ces pratiques qui n'ont plus droit de cité au Bénin.
Benn MICHODIGNI
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DECLARATION DU GOUVERNEMENT DES JEUNES DU BENIN SUR LE SCANDALE DES RECRUTEMENTS A RELENT NEPOTIQUE A L’ASSEMBLEE NATIONALE
Mesdames et messieurs,
Chers amis, chers journalistes,
La ‘’Galerie des Géants’’ s’honore de vous accueillir pour vous entretenir sur un sujet d’intérêt patriotique majeur.
Au nom des membres du Gouvernement des Jeunes du Bénin (GJB), je prends, la gorge serrée d’émotion, la parole pour vous présenter les faits, les forfaits d’une inconcevable gravité dont se sont rendus coupables les hommes et les femmes élus par vous et moi à l’effet de nous représenter, de voter des lois en notre nom, à notre profit et de contrôler l’action du gouvernement.
Les faits
En janvier et février 2017, à un mois de l’introduction au parlement du projet de révision de la constitution, le président de l’Assemblée Nationale, Me Adrien Houngbédji a pris une série de décisions de recrutement comme Agents Permanents de l’Assemblée Nationale, c’est-à-dire, pour trente (30) ans ou plus, de trente-et-un (31) agents.
Pendant plus d’un an, une assourdissante atmosphère de secret a tenu ce recrutement hors de la place publique.
Il y a quelques jours, des fouilles entamées à la suite de persistantes dénonciations ont permis d’exhumer des vérités qui font froid dans le dos.
La première froide vérité exhumée indique que les trente-et-un (31) agents recrutés sans concours, sans test et sans entretien, ont tous été proposés par des députés du Bloc soutenant l’action du gouvernement.
Deuxième vérité froide : sept (07) des ‘’lauréats’’ sont les parents biologiques directes (fils, filles, sœur, neveux, nièces, cousins, cousines) de certains députés et du deuxième adjoint au maire de Porto-Novo.
Troisième vérité froide : toutes ces personnes étaient recrutées par le biais de leurs parents, en lieu et place des assistants et des secrétaires particuliers auxquels leur statut de représentants du peuple béninois leur donne droit contre rémunération par le contribuable, sur la durée de leur mandat parlementaire.
Quatrième vérité froide : la quasi-totalité de ces personnes ont subitement changé de statut en dépit de la diversité de leurs profils, devenant agents permanents à un mois du vote de la révision de la constitution ; et leurs parents sont devenus depuis la même période des soutiens inconditionnels et tonitruants du PAG et du Président de la République.
Cinquième vérité froide : aucun fils, aucune fille, ni cousin, ni neveu, ni nièce, ni frère, ni sœur d’un député de la ‘’minorité’’ ne figure sur la liste des bénéficiaires.
Sixième vérité froide : à l’appui de leur forfait, les auteurs se défendent au prétexte que le ‘’népotisme’’ ainsi constitué est autorisé et protégé par le règlement intérieur et le statut du personnel de l’Assemblée, comme si l’un et l’autre de ces textes seraient au-dessus de la Loi fondamentale du 11 décembre 1990 qui, dès son préambule, indexe, condamne et prohibe le ‘’népotisme, le favoritisme, la corruption, l’injustice, l’arbitraire et le pouvoir personnel’’.
Septième vérité froide : le tableau récapitulatif des cas relevés pour le moment se présente comme suit : (voir tableau)
Les commentaires
Des indices concourent à formuler les commentaires suivants.
1er commentaire :
Le recrutement ci-devant apparaît comme un acte de violation de la constitution en plusieurs de ses articles ;
Spécifiquement, il viole la Loi fondamentale en son préambule, notamment en les parties suivantes ‘’Nous, Peuple béninois, réaffirmons notre opposition fondamentale à tout régime politique fondé sur l’arbitraire… l’injustice, la corruption… le népotisme… le pouvoir personnel…’’.
Ensuite, à l’article 8 : ‘’l’Etat …. assure à ses citoyens … l’égal accès à l’emploi’’.
Après, à l’article 26 : ‘’l’Etat assure à tous l’égalité devant la loi sans distinction d’origine… d’opinion politique ou de position sociale’’.
Enfin, l’article 35 : ‘’ les citoyens chargés d’une fonction publique ou élus à une fonction politique ont le devoir de l’accomplir avec conscience, …. probité … et loyauté dans l’intérêt et le respect du bien commun’’.
2e commentaire :
Ce recrutement apparaît comme un acte de corruption à l’effet de conditionner les élus de la nation à se constituer en caisse de résonnance sous les bottes de l’exécutif et en particulier, à voter en faveur du polémique projet de révision de la constitution.
3e commentaire :
Au regard des éléments du dossier, il apparaît que les élus de la Nation agissent en représentants de leurs familles biologiques et parfois politiques, au détriment de leurs mandants et électeurs, en violation de l’article 80 de la constitution qui dispose que ‘’chaque député est représentant de la Nation toute entière’’.
4e commentaire :
Il apparaît que l’excellence, la qualité du service à la Nation, qui aurait pu être garantie par la mise en compétition de tous les citoyens béninois, du Nord, du Sud sans distinction de bord politique, remplissant les conditions et aspirant, a été bafouée et le lien familial, privilégié au détriment de l’intérêt supérieur de la Nation.
5e commentaire :
On est en droit, dès lors de constater et de prendre acte de ce que la 7e législature en général et les députés du BMP en particulier complotent contre la jeunesse compétente en quête d’emploi.
6e commentaire :
Le ton peu avenant et la ligne de défense adoptés par les auteurs de ce forfait intriguent le citoyen électeur, et nous amènent à nous interroger sur le sens de notre vote, sur l’esprit démocratique, sur la bonne gouvernance, sur l’équité et la justice dont l’Assemblée Nationale aurait dû se faire garante.
7e commentaire :
Qu’il y a lieu, pour nous, en tant que jeunes gens ; pour vous en tant que médias, qu’il relève de notre responsabilité collective, qu’il relève d’un devoir historique de se réveiller, de se lever et d’agir ainsi qu’il suivra dans les résolutions.
Les résolutions du Gouvernement des Jeunes du Bénin (GJB)
Le Gouvernement des Jeunes du Bénin, eu égard à ces faits, et au résultat de ses investigations, s’engage à déclencher une bataille sous toutes les formes légales et légitimes afin de faire droit à l’équité, à la probité, à la compétence en se mettant au chevet de la jeunesse studieuse, laborieuse mais méprisée et opprimée.
1ère résolution :
De tenir la présente conférence publique pour prendre l’opinion publique nationale et internationale ainsi que la jeunesse dans sa diversité à témoin.
2e résolution :
De descendre dans les quartiers, dans les villages, de toutes les communes du Bénin pour mobiliser la jeunesse à engager son combat.
3e résolution :
D’organiser partout sur le territoire national ‘’La marche des jeunes gens en colère’’ sur les démembrements de l’Etat.
4e résolution :
D’organiser ‘’La grande marche des jeunes gens en colère’’ sur l’Assemblée Nationale afin d’exiger le retrait pur et simple des décisions incriminées.
5e résolution :
D’engager les recours juridictionnels et les poursuites judiciaires convenables à l’encontre des auteurs, instigateurs, complices et bénéficiaires.
6e résolution :
De mettre en garde toutes les administrations publiques contre les recrutements frauduleux et népotiques.
7e résolution :
De tenir constamment la veille dès à présent afin que les intérêts de la jeunesse, que l’esprit patriotique, l’Etat de droit, la démocratie et la bonne gouvernance s’enracinent et se consolident dans notre pays.
Fait à Cotonou, le 20 avril 2018
Le président du GJB, Le Ministre, Secrétaire
Général du GJB,
Constantin AMOUSSOU Bénilde AKAMBI
Le Directeur de l’OLCEC-GJB
Freddo ADJOU
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