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He Valentin Djènontin: «Houngbédji a confirmé la vassalisation exponentielle de l’Assemblée nationale»

Publié par Benn MICHODIGNI

Valentin Djènontin : Député de la minorité parlementaire

La gouvernance du parlement à l’ère de la rupture, le non-respect de la décision de la Cour relative à la désignation et l’installation des membres du Cos-Lépi et le discours du Chef de l’Etat sur l’état de la Nation sont les principaux sujets abordés au cours de l’émission ‘’Sans langue de bois’’ de ce dimanche 24 décembre 2017 sur Soleil Fm. Valentin Djènontin et Edmond Zinsou tous deux députés respectivement de la minorité parlementaire et du bloc de la majorité parlementaire étaient les invités de Virgile Ahouansè.

 

La gouvernance de l’Assemblée nationale à l’ère de la rupture a complètement changé depuis que le Président de l’institution et son parti ont choisi de soutenir les actions de la rupture. C’est le message fort à retenir du passage de l’honorable Valentin Djènontin sur Soleil Fm. Selon lui, le Président Adrien Houngbédji faisait l’effort d’être équitable lorsqu’il n’avait pas encore fait allégeance au pouvoir. Mais depuis que ce choix a été fait, le député de la 6ème circonscription électorale regrette que Me Adrien Houngbédji se dresse comme un ‘’chien d’attaque’’ du gouvernement contre le parlement. «Parfois, je me demande si j’appartiens à une institution de contre-pouvoir… La quasi-totalité des lois qui sont des projets sont transformées en propositions… Quand il y a des débats d’importance, le Président choisit de limiter strictement le temps», a-t-il fait savoir. Revenant sur la suspension de son collègue Guy Mitokpè, membre de la minorité parlementaire, l’invité de Soleil Fm pense que c’est la preuve que la Représentation nationale est véritablement vassalisée. «Le Président Houngbédji a confirmé la vassalisation exponentielle de l’Assemblée nationale», a insisté Valentin Djènontin avant de mettre en garde Me Adrien Houngbédji: «Ça va être la dernière fois que cela va se passer à l’Assemblée. Prochainement, s’il refait ça,  nous allons empêcher la session de se dérouler». Même s’il reconnaît que le règlement intérieur donne le pouvoir au Président de l’Assemblée d’assurer la police des débats, il a tout de même souligné que le règlement n’a pas bien été appliqué dans ce contexte. Ainsi, les droits de son collègue notamment la liberté d’expression, n’ont pas été respectés. Il n’a pas manqué de souligner que sous le régime précédent, des députés ont tenu des propos graves mais le même Président Houngbédji y compris lui-même qui parle aujourd’hui d’ «Outrage au Président de la République» n’avait rien dit à cette époque-là. 

Non-respect de la décision de la Cour

L’invité s’est également insurgé contre le non-respect de la décision de la Cour constitutionnelle relative à la désignation et à l’installation des membres du Cos/Lépi. Il a noté «une preuve supplémentaire de la vassalisation du parlement» et dénoncé par ailleurs la volonté manifeste du Président de l’institution de ne pas donner une suite favorable à l’injonction de la Cour. A en croire ses propos, le Président avait la possibilité de convoquer en urgence la Conférence des présidents pour évacuer ce dossier. Il révèle alors une machination du pouvoir soutenue par le bloc de la majorité parlementaire pour imposer le Ravip au peuple. « C’est vrai que tout est prévu dans le règlement intérieur mais vu le caractère impératif et l’urgence, si le Président était sensible et ne voulait pas accompagner le Président de la République dans son histoire de Ravip, il a la possibilité de convoquer la conférence des présidents le vendredi 15. Il y a eu le lundi 18,  le mardi 19. C’est parce qu’il ne veut pas le faire», a-t-il indiqué avant de marteler: «Les gens voulaient même faire une loi pour abroger le Cos/Lépi parce qu’ils savent que tous ceux qui soutiennent ce régime vont tous échouer aux prochaines consultations électorales. Ils comptaient sur le Ravip pour faire de la fraude avec Safran et autres». Il poursuit: «Au moment où on voit qu’on n’a pas le temps pour pouvoir apprécier la désignation des membres de Cos/Lépi, on a trouvé mieux de nous mettre une programmation au 29 décembre pour voter les lois qui avaient été décriées sur les renseignements et les secrets de défense». 

Sur le discours du Chef de l’Etat, l’He Valentin Djènontin est resté sur sa faim. Il s’attendait à un discours qui rassure les Béninois. L'invité estime que le discours délivré par le Chef de l’Etat, vendredi dernier, est beaucoup plus un discours de campagne électorale alors que le contexte ne s’y prête pas. Pour finir, il a invité le gouvernement actuel à être à l’écoute du peuple pour le réel développement de ce pays.