Bénin-Uac: Les étudiants marchent sur la Dbsu et la Mairie de Calavi

Sous la direction de l'Union nationale des scolaires et étudiants du Bénin (Unseb), les étudiants ont manifesté, hier jeudi 07 décembre 2017, leur mécontentement à travers une marche pacifique de protestation sur la Direction des Bourses et Secours Universitaires (DBSU) d'une part, et sur la Mairie d'Abomey-Calavi d'autre part. Les manifestants exigent, entre autres, le paiement immédiat des arriérés d’allocations universitaires aux principaux bénéficiaires ; l'annulation pure et simple du décret N°2017 – 115 du 10 mars 2017 portant critères d’attribution des allocations universitaires; et l'octroi de bourses et secours universitaires aux enfants des pauvres sans critères de moyenne et d’âge ;
Lire les deux motions de protestation des manifestants.
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Motion de protestation et d’exigence
A
Monsieur le Directeur des Bourses et Secours Universitaires (DBSU)
D’après l’histoire générale de l’humanité, l’évolution d’une société dépend de la qualité de son capital humain. En effet, c’est par l’accès aux connaissances universelles à travers l’enseignement qu’une société assure la bonne qualité de son capital humain. Ainsi, les universités constituent le laboratoire où les hommes acquièrent des connaissances scientifiques et technologiques universellement reconnues en vue de leur formation pour l’animation de la société d’une part et pour d’autre part, opérer des recherches sur les problèmes auxquels la société se trouve confrontées pour y apporter des solutions convenables. Pour ce faire, il revient aux dirigeants de garantir un minimum de mesures d’accompagnements aux citoyens issus des couches pauvres. Notre pays a pendant longtemps accompli cette noble tâche vis-à-vis de ses citoyens. Mais depuis quelques années, ce droit universellement reconnu aux couches pauvres est quotidiennement menacé. D’année en année les différents dirigeants qui se succèdent à la tête de notre pays érigent des barrières pour écarter les enfants des pauvres de sa jouissance. C’est pour mieux garantir la jouissance de ce précieux droit aux couches déshéritées de notre pays que la communauté estudiantine du bénin perpétue sa tradition de combat contre les politiques liberticides et assassines des gouvernants. Ainsi,
Vu la constitution béninoise du 11 décembre 1990 qui reconnait le droit à l’éducation pour tous sans distinction aucune ;
Considérant le décret n°2017- mars 2017 portant critères d’attribution des allocations d’études universitaires qui écarte les enfants des pauvres de la jouissance du droit aux allocations universitaires et ceci au profit des enfants des diplomates et autres dirigeants de notre pays ;
Considérant les conditions de vie et d’études exécrables dans lesquelles végètent les étudiants de nos universités publiques dont la plupart est issue des couches défavorisées ;
Considérant que les allocations universitaires sont instituées uniquement pour aider les couches pauvres à accéder aux connaissances scientifiques et techniques universellement reconnues;
Considérants que la grande majorité des dirigeants actuels (issus des couches pauvres de notre pays) ont été bénéficiaires des bourses d’étude au cours de leurs cursus scolaire et universitaire ;
Considérant que les frais qui servent à payer les bourses et secours universitaires sont d’une part les fruits des taxes et impôts payés par nos pauvres parents et d’autre part l’aide à l’éducation apportée par l’UNESCO ;
Considérant que depuis quelques années ces fonds (fruits de nos efforts) sont détournés par les dirigeants de notre pays au profit de leurs enfants et proches pour ainsi servir leurs intérêts gloutons pendant que les principaux bénéficiaires végètent dans l’extrême misère;
Considérant que depuis près de trois (03) ans, certains bénéficiaires de bourses et secours universitaires de notre pays sont privés de leurs frais d’allocation universitaire ;
Considérant la volonté manifeste du pouvoir de Patrice TALON à réduire au silence les pauvres de notre pays en vue de mieux piller et dilapider les ressources du pays ;
Fort de ces considérations qui témoignent de la volonté manifeste des dirigeants de notre pays à vaincre les pauvres, nous, étudiants de l’Université d’Abomey-Calavi avons décidé de manifester notre mécontentement ce jour jeudi 07 décembre 2017 à travers la marche de protestation et d’exigence que nous avons organisé respectivement sur la Direction des Bourses et Secours Universitaires (DBSU) et la Maire d’Abomey-Calavi sous la direction de l’UNSEB pour exiger :
Le paiement immédiat des arriérés d’allocations universitaires aux principaux bénéficiaires ;
L’annulation pure et simple du décret N°2017 – 115 du 10 mars 2017 portant critères d’attribution des allocations universitaires dont le contenu écarte les enfants des pauvres du droit aux bourses et aides universitaires ;
L’octroi de bourses et secours universitaires aux enfants des pauvres sans critères de moyenne et d’âge ;
La démission du Directeur des Bourses et Secours Universitaires (DBSU) pour incompétence et complice de détournement des frais d’allocation universitaires.
En tout état de cause, les étudiants engageront d’autres formes de manifestation y compris la paralysie des activités académiques dans les jours à venir au cas où les revendications ci-dessus énumérées ne seront pas satisfaites. A cet effet, les autorités en charge de l’enseignement supérieur dans notre pays seront tenues responsables des déconvenues qu’engendrera leur entêtement à ne pas satisfaire aux différentes revendications.
Abomey-Calavi, le 07 décembre 2017
Les participants à la marche.
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MOTION DE PROTESTATION ET D'EXIGENCE
A
Monsieur le Maire de Commune d'Abomey-Calavi,
L’histoire de l’humanité nous enseigne que l’évolution d’une société dépend de la qualité de son capital humain qui dépend à son tour de l’accès ou non aux connaissances universelles à travers l’enseignement. Ainsi, les universités constituent le laboratoire où les hommes acquièrent des connaissances scientifiques et technologiques universellement reconnues en vue de leur formation pour l’animation de la société d’une part et opérer des recherches sur les problèmes auxquels la société se trouve confrontée afin d'y apporter des solutions convenables d’autre part. Pour ce faire, il revient aux gouvernants tant nationaux que locaux, de mettre en œuvre un minimum de mesures d’accompagnements des citoyens issus des couches pauvres. C'est d'ailleurs ce que notre pays a pendant longtemps accompli vis-à-vis de ses citoyens à travers un soutien fort à l'éducation et une politique automatique d'insertion dans la vie professionnelle. Mais depuis quelques années, ce droit universellement reconnu aux couches pauvres est de plus en plus menacé. Au fil des années, les différents gouvernants qui se succèdent à la tête de notre pays érigent des barrières pour écarter les enfants des pauvres de l'accès à l'éducation universelle. Face à cela, la communauté estudiantine du bénin se doit de perpétuer sa tradition de combat contre les politiques liberticides et d'exclusion que mettent en œuvre les gouvernants. C'est pourquoi :
Vu la constitution béninoise du 11 décembre 1990 qui reconnaît l'égalité de tous les citoyens béninois en droit et en devoirs sans distinction aucune ;
Vu l'article 12 de la Constitution béninoise du 11 décembre 1990 qui dispose : "L'Etat et les collectivités publiques garantissent l'éducation des enfants et créent les conditions favorables à cette fin" ;
Vu l'article 13 de la même Constitution qui dispose : "L'Etat pourvoit à l'éducation de la jeunesse par des écoles publiques. L'enseignement primaire est obligatoire. L'Etat assure progressivement la gratuité de l'enseignement public";
Considérant que les Mairies constituent des collectivités publiques et doivent, conformément à l'article 12 de notre Constitution, garantir l'éducation des enfants et créer les conditions à cette fin ;
Considérant que le décret 2016-208 du 04 avril 2016 portant AOF des Universités Nationales du Bénin fait du Maire de la Commune de la localité, un membre de droit avec voix délibérative du Conseil d'Administration de l'Université Publique ;
Considérant le décret n°2017-155 du 10 mars 2017 portant critères d’attribution des allocations d’études universitaires qui écarte les enfants des pauvres de la jouissance du droit aux allocations universitaires qu'il leur supprime de fait, et ceci au profit des enfants des diplomates et autres dirigeants de notre pays ;
Considérant les conditions de vie et d’étude exécrables dans lesquelles végètent les étudiants de nos universités publiques dont la plupart est issue des couches défavorisées ;
Considérant que les allocations universitaires sont instituées uniquement pour aider les couches pauvres à accéder aux connaissances scientifiques et techniques universellement reconnues ;
Considérant que la grande majorité des dirigeants actuels (issus des couches pauvres de notre pays) ont été bénéficiaires des bourses d’études au cours de leurs cursus scolaire et universitaire ;
Considérant que les frais qui servent à payer les bourses et secours universitaires sont d’une part les fruits des taxes et impôts payés par nos pauvres parents et nous même ainsi que des aides à l’éducation apportées par l’UNESCO ;
Considérant que depuis quelques années ces fonds (fruits de nos efforts) sont détournés par les dirigeants de notre pays au profit de leurs enfants et proches pour ainsi servir leurs intérêts gloutons pendant que les principaux bénéficiaires végètent dans l’extrême misère ;
Considérant que depuis près de trois (03) ans, certains bénéficiaires de bourses et secours universitaires de notre pays sont privés de leurs frais d’allocation universitaire ;
Considérant que la gratuité des inscriptions pour les étudiants non bénéficiaires des allocations universitaires est un acquis obtenu au prix de longues luttes et ne saurait être remise en cause ;
Considérant la tentative d'augmentation des frais d'inscriptions à 25000, 50000 et 75000 francs CFA respectivement pour les 1er, 2ème et 3ème cycle, et ceci indépendamment des frais de formation qui vont jusqu'à 700 000 FCFA dans une université publique ;
Considérant que l'instauration d'une étude préalable de dossiers avec des frais y afférents, avant l'accès des nouveaux bacheliers aux facultés constitue une barrière à l'éducation ;
Considérant la multiplicité des faux frais qui assaillent les enfants de parents pauvres dans les universités publiques (frais d'inscriptions pédagogiques, d'attestations, de réclamations, de photocopies, ....) ;
Considérant le manque notoire d'infrastructures dans les universités publiques ;
Considérant le retard dans l'ouverture des œuvres sociales et les craintes de leur privatisation ;
Considérant la volonté manifeste du pouvoir de Patrice TALON de réduire au silence les défenseurs des couches pauvres de notre pays en vue de mieux piller et dilapider les ressources du pays ;
Considérant que cette volonté se manifeste par la violation répétée des franchises universitaires, la tentative de suppression des organisations d'étudiants, le décret organisant les organisations étudiantes et récemment l'incarcération de Laurent METONGNON, SG de la FESYNTRA-Finances et connus pour sa probité et son engagement aux côtés des couches pauvres, dans une affaire sans tête ni queue qui s'est révélée aux yeux du monde, un montage grossier; etc.
Les étudiants du Bénin, participants à la marche de protestation et d'exigence de ce jour, jeudi 07 décembre 2017, sous la direction de l'Union Nationale des Scolaires et Etudiants du Bénin (UNSEB) :
1- Rejettent d'emblée l'augmentation des frais d'inscription dans les universités publiques et la remise en cause de la gratuité pour les étudiants qui ne bénéficient pas des allocations universitaires ;
2- Exigent :
- L'annulation pure et simple du décret n°2017-155 du 10 mars 2017 portant critères d’attribution des allocations d’études universitaires et l'octroi des bourses aux enfants de parents pauvres sans conditions d'âge ni de moyenne ;
- Le paiement immédiat de toutes les arriérées de bourses et secours et des frais de mémoire aux étudiants bénéficiaires ;
- La diminution conséquente des frais de formation, notamment des Masters ;
- La suppression immédiate de la mesure d'étude de dossiers pour les nouveaux bacheliers ainsi que des faux frais
- Le démarrage sans délai des œuvres sociales et le renouvellement du parc automobile pour le transport étudiant
- La construction d'infrastructures modernes (amphis, laboratoires...) et leur équipement ;
- Le jugement et le châtiment des gestionnaires indélicats des biens des universités publiques et le retour dans le patrimoine universitaire des biens volés ;
- Le respect des franchises universitaires ainsi que des libertés démocratiques dans notre pays ;
- La cessation des attaques contre les défenseurs du peuple et la libération immédiate de Laurent METONGNON
- La satisfaction de toutes les autres revendications des étudiants du Bénin ;
En tout état de cause, les étudiants du Bénin se réservent le droit de déclencher dans les jours à venir, une grève générale au cas où les présentes revendications ne seront pas satisfaites. L'Etat et les collectivités publiques seront tenus responsables des déconvenues qu'engendrera leur entêtement à ne pas satisfaire aux différentes revendications.
Abomey-calavi, le 7 décembre 2017
Les participants