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An 2 de Talon: A quoi s'en tenir réellement?

Publié par Noé Kassius DOTOU

   

 

 

 

 

 

Pourquoi aucune réforme n'aboutit et dès qu'une avancée s'amorce, l'édifice s'écroule comme un château de cartes au pied du spectre d'éternel recommencement? A ce qu'il paraît, le Bénin n'est ni un pays maudit ni un Etat belliqueux. Mais pour une bonne part, ses chances de se relever de l'ornière chancellent sous l'effet d'un égarement à perte de vue. Qu'est-ce qui peut expliquer un tel paradoxe? Pour résoudre  une pareille équation, loin de toute légèreté, il faut une dose de réformes courageuses et rompre avec la corruption perverse dans toutes ses expressions au moyen d'une audace inconditionnelle. 

      Des remous et des indignations contre une gestion pourtant acceptable. Des soulèvements populaires à l'incitation aux marches de désapprobation intempestives par une league des forces dites de l'opposition. Des grèves jugées illégales dans divers secteurs de travail de l'administration publique. De l'intoxication à la désinformation insoluble, le festival des jérémiades déplaisantes croît en triomphe. Et pourtant l'évidence est là. Mais l'on préfère le refus de la reconnaître au profit d'une hypocrisie collective quitte à enrhumer les efforts élogieux déployés par l'architecte des réformes probantes à l'aune du 06 avril 2016. Il n'en est pas un seul brin d'étonnement étant donné que le fait est tout autant naturel  qu'humain chez le Béninois surtout lorsque son intérêt est heurté. Talon et sa compagnie n'ont pas à s'en offusquer au risque de passer à côté de l'essentiel qui urge: le développement du Bénin à tout prix.

     Voilà un Monsieur qui abolit la rage des discours oiseux par le vaccin de l'action concrète tenue en temps réel. Voilà un Monsieur qui guérit considérablement l'appareil économique de l'État du virus des dépenses occultes et faramineuses commises à des fins ruineuses. Voilà un Monsieur qui engage une flopée de chantiers transformateurs du visage du Bénin sans tambours ni trompettes. Là où ses prédécesseurs ont cogné les orteils du fait du populisme ambiant dans la gestion du pouvoir régalien, Patrice Talon a, d'un seul bon, évité le piège. Dans ce pays, l'imaginaire social du vice et d'esprit anti-progressiste est la chose la mieux partagée. Aucun domaine n'est épargné. 

      Il a fallu l'application effective des textes de loi pour que naissent des talents de critiques politiques sous les tropiques. Il a fallu la libération des espaces publics au service de l'aménagement du cadre de vie pour ressusciter les vieux alligators aux yeux rouges de leur léthargie politique. Il a fallu implémenter l'efficience à la  gouvernance au détriment de la pagaille sociale pour que la dépression des âmes aigries, ennemis jurés de la prospérité partagée, atteigne son paroxysme. Il a fallu le combat d'éradication de l'asphyxie du droit d'accès à une justice équitable que la cupidité d'une cohorte de parlementaire sans ligne politique objective change de fusil d'épaule. Il a fallu la lutte contre la mafia des faux médicaments qui mettent en péril la santé publique pour que la mauvaise foi patriotique rapproche la gouvernance de Talon d'un tourniquet sans jet d'eau.
     
      Longtemps, le malaise à l'infâme surdité des lois de la République a encouragé  l'enracinement de l'ouragan de la mauvaise gouvernance. Mais à l'heure d'aujourd'hui,  l'étrange audace du Président réformiste à la Thomas Sankara s'emploie à enterrer l'ignominie érigée en droit. D'où les prises de position séparatistes, les conférences de presse inopportunes, l'émergence des critiques assez vides et l'agitation gratuite d'une classe politique agressive qui se débat sous l'effet  d'une mission en perte de repère. 

      Au bout de deux ans, l'épingle qui a percé l'abcès de tous les maux dont souffre le Bénin depuis l'éveil du renouveau démocratique, c'est la Rupture âpre prononcée contre l'ampleur et la systématisation de la  corruption, mieux la prévarication séculaire des deniers publics. Ce phénomène a longtemps régné en maître mot en raison d'une totale absence d'impunité dans la mise en œuvre des politiques publiques. Les conséquences affreuses d'un tel désastre ont condamné la vie de nos administrations à essuyer des séquelles ultra-incurables dans le privé comme dans le public. Doit-on le savoir! C'est en réponse à l'urgence de panser ces vieilles blessures au relent maléfique que le réalisme politique du Nouveau Départ trouve ses mérites dans la guerre déclenchée contre la corruption corrosive. Une guerre dans laquelle les soldats indisciplinés, récidivistes se verront abattus sans effroi sur le champ de bataille pour défaut de conformisme. Sans scrupule peut-être,  je préfère nommer les choses comme ci-dessus à raison de mon admiration pour Albert Camus car << mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde >>, dixit l'auteur.

      Après deux ans d'ouvrages salvateurs, Patrice Talon, a encore trois ans d'exécution. Trois ans de tribulations politiques, trois ans d'épreuves multiformes mais aussi trois ans de défis non moins pesants car tout n'est pas rose.  Que les déterminés retroussent les manches et l'accompagner dans l'accomplissement de ses ambitions pour le Bénin au lieu de prêter flanc au théâtre  dégoûtant des rêveurs d'illusion voués à l'esprit messianique.Voilà à quoi s'en tenir plutôt!