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Enseignement supérieur : Attanasso privilégie la diaspora et discrimine les compétences formées au pays 

Publié par Noé Kassius DOTOU

   Les universités publiques du Bénin,depuis des décennies, souffrent du manque criard de personnel enseignants. Or, la croissance démographique des étudiants augmente chaque année. C'est un réel problème qui se pose avec acuité et s'aggrave de jour en jour à mesure que le ratio enseignant-étudiant n'offre aucune variable d'appréciation satisfaisante de la situation.

Il nous a été donner de croire que c'est dans la perspective de contribuer à combler ce déficit que le 16 décembre 2016, lors du lancement du PAG, le gouvernement du Président Patrice TALON, après avoir fait l'état des lieux, a décidé  de recruter pour le quinquennat 2016-2021, 1665 enseignants, soit en moyenne 333 enseignants par an. Mais curieusement,  à travers la correspondance

Marie-Odile Attanasso: Ministre de l'enseignement supérieur

N°2205/MESRS/DC/SGM/DAF/SPRF/SA, du 03 juillet 2017, adressée à Messieurs les Recteurs des Universités Nationales du Bénin par le MESRS, et ayant pour objet : Recrutement des assistants au profit des universités publiques, tout semble basculer dans un imbroglio sans précédent. En réalité, de l'analyse de ladite correspondance, on note aisément que sur trois années académiques (2017-2018 ; 2018-2019 et 2019-2020), le gouvernement n'aura qu'à recruter 500 enseignants contre 1665 prévus de 2016 à 2021 dans le PAG. Par ailleurs, le MESRS a lancé l'enregistrement en ligne des Béninois aussi bien de l'intérieur que de la diaspora titulaires d'un doctorat datant d'août à  septembre 2017. L'effectif des docteurs recensés dans ce cadre s'évalue à peu près à 665. Parmi eux, figurent les bénéficiaires du programme d'allocation du Ministère de l'enseignement supérieur,  détenteurs d'engagement notarié pour servir dans les  universités nationales après l'obtention du diplôme, mais qui trainent toujours sur les carreaux après leur soutenance. Mieux ils  sont bloqués car ne pouvant aller faire valoir leurs compétences ailleurs sous peine de poursuite judiciaire par  l'État béninois. Comme cela ne suffisait pas, le gouvernement s'arroge encore le droit de discriminer les docteurs ayant eu leurs diplômes au pays au prix de souffrances au profit des Béninois vivant à l'extérieur, docteurs aussi. En effet, lors d'une de ses sorties médiatiques, la Ministre Attanasso n'a pas hésité à déclarer que le recrutement des enseignants de la diaspora pour venir servir dans les universités publiques du Bénin est un des axes du PAG. Très tôt, cette déclaration a provoqué des  mécontentements dans le rang des docteurs formés au pays et en attente de recrutement. Ce qui est normal. Face à cette situation très scabreuse, il n'est d'aucun risque d'affirmer que dans ce ministère, tout fonctionne comme un serpent qui se mord tout seul la queue.