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Bénin/Menace de radiation: Les centrales syndicales dénoncent "une fuite en avant" du gouvernement et appellent à la poursuite de la lutte

Publié par Benn MICHODIGNI

Les Centrales et Conféderations syndicales  dénoncent la mauvaise foi du gouvernement dans la résolution de la crise qui les opposent depuis quelques semaines. Dans un communiqué rendu publique ce samedi 03 mars 2018, elles relèvent la mauvaise interprétation du gouvernement relative à la loi portant exercice du droit de grève en République du Bénin.

Il ressort des clarifications de celles-ci que les différentes motions de grève respectent bel et bien les prescriptions de ladite loi et n'ont aucun caractère illégal contrairement à ce que le pouvoir tente de faire croire à l'opinion jugeant la grève illégale. C'est d'ailleurs sur la base desdites motions que l'exécutif a ouvert les négociations et a eu des échanges avec les représentants des travailleurs en grève, soulignent-elles tout en déplorant le revirement constaté dans le compte rendu du Conseil des Ministres. Selon ces dernières, c'est la preuve que le Gouvernement est de mauvaise foi et n’est pas prêt pour une sortie de crise. "Ce faisant, il s’est substitué au juge pour déclarer que la grève est illégale et ce, en violation de son propre engagement dans l’article 6 alinéa 4 de la Charte nationale du dialogue social qui stipule que le Gouvernement s’engage à garantir l’exercice du droit syndical et ne porter atteinte au droit de grève en estimant son caractère licite ou illicite qui relève de l’appréciation du juge.​​​​​​", s'indigent-elles. Elles n'entendent pas se laisser distraire par le gouvernement qui, selon elles, manquent d'arguments. Elles appellent les travailleurs à la sérénité et à la poursuite la lutte jusqu'à la satisfaction totale de leurs revendications.

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COMMUNIQUE

Le Conseil des Ministres en date du mercredi 28 février 2018 a déclaré la grève des travailleurs illégale. De ce fait, le Gouvernement à travers le ministre de la justice affirme que les travailleurs qui vont poursuivre le mouvement de débrayage seront considérés comme des agents ayant abandonné leurs postes.
Face à ce compte rendu du Conseil des Ministres, les Confédérations et Centrales syndicales tiennent à apporter les clarifications ci-après.

De la légalité de la grève

Le Gouvernement fait sciemment une mauvaise interprétation de la loi 2001-09 du 21 juin 2002 portant exercice du droit de grève en République du Bénin. Il est utile de rappeler que les différentes motions de grève respectent les prescriptions de ladite loi et n’ont aucun caractère illégal. 
La preuve est que, sur la base desdites motions, l’exécutif a ouvert les négociations et a eu des échanges avec les représentants des travailleurs en grève. Ce revirement constaté dans le compte rendu du Conseil des Ministres est la preuve que le Gouvernement est de mauvaise foi et n’est pas prêt pour une sortie de crise. Ce faisant, il s’est substitué au juge pour déclarer que la grève est illégale et ce, en violation de son propre engagement dans l’article 6 alinéa 4 de la Charte nationale du dialogue social qui stipule que le Gouvernement s’engage à garantir l’exercice du droit syndical et ne porter atteinte au droit de grève en estimant son caractère licite ou illicite qui relève de l’appréciation du juge.

De la menace de radiation

La conséquence logique de la déclaration du Gouvernement qui juge la grève illégale est que les grévistes ont abandonné leurs postes sans raison valable. Toute chose contraire aux dispositions de la loi portant statut général de la fonction publique sur la signification  de l’abandon de poste.
Il est donc clair que, le Gouvernement n’a plus d’arguments. Ces fuites en avant et ses errements prouvent  qu’il est aux abois.
C’est pourquoi les Secrétaires Généraux des Confédérations et Centrales syndicales du Bénin félicitent les travailleurs en lutte et les encouragent à continuer le combat. Ils les invitent à rester serein et à ne céder à aucune menace ou intimidation, d’où qu’elles viennent.


  Fait à Cotonou, le 03 mars 2018

La Cellule de communication