Les réformes politiques et institutionnelles, la non installation des membres du Cos/Lépi, le Ravip et la tension sociale au Bénin. Ce sont là, quelques sujets d’intérêt national abordés par l’invité de Christian Adandédjan et de Hermann Aniambossou. Pour Alain François Adihou, les réformes politiques et institutionnelles sont indispensables pour le développement du pays. Mais la réussite de ces réformes doit passer par la relecture de la loi fondamentale du 11 décembre 1990. Cette relecture nécessite que le peuple soit à nouveau écouté et sache que ses préoccupations sont prises en compte. A en croire ses propos, le projet de révision de la Constitution avait échoué en avril dernier parce que le peuple n’a pas été écouté. «Les représentants du peuple ne suffisent pas. C’est trop lourd comme responsabilités. Il faut interroger le mandant, le peuple qui est en démocratie le détenteur du pouvoir. Il suffit que le peuple sache que ses préoccupations sont prises en compte. Et le décideur politique a tous les moyens à cet effet», a indiqué l’ancien Ministre. Sur la question du Ravip, l’invité note d’abord que c’est un recensement exactement comme le Ravec et le Rena sous les régimes précédents. Ancien technicien de la Liste électorale permanente et informatisée (Lépi) sous Kérékou, il souhaite que l’opération soit bien conduite et que les insuffisances notées çà et là puissent être corrigées. «Dans un pays, aucun citoyen n’a le droit de refuser d’être identifié, d’être recensé. Je demande à la population de sortir pour se faire enrôler. En même temps, si le décideur politique était encore en mesure d’améliorer, ce sera une bonne chose parce que si nous ratons cette fois-ci, ce sera bien grave. Il faut que les insuffisances soient corrigées», a-t-il souhaité. Il désapprouve le non-respect des décisions de la Cour constitutionnelle relatives à la désignation et à l’installation des membres du Cos/Lépi par le parlement tout en signalant que ce n’était pas nécessaire d’interdire la mise en place du Cos/Lépi. Car il estime que le " Cos/Lépi pouvait très bien faire son travail". « Personne ne nous dit avec certitude que le Ravip va s’arrêter en Avril… Et d’ailleurs, certains des gestionnaires ont dit s’ils ne finissaient pas en Avril, ils vont ouvrir des centres... S’ils ne finissaient pas tôt et que c’est le Cos/Lépi qui finit, on ira aux élections avec la liste que le Cos/Lépi va proposer...», a-t-il martelé avant de poursuivre: «Je soutiens ce que la Cour a dit. Nous avons déjà dépensé plus de 60 milliards dans cette affaire-là. Et peut-être 4 ou 5 milliards que ça va coûter pour que nous évitions de nous battre. A mon avis, ce n’était pas nécessaire d’interdire la mise en place du Cos/Lépi». Pour lui, les députés de la minorité parlementaire ont bien agi selon les décisions de la Cour en désignant leurs représentants pour le compte du Cos/Lépi. Même si leurs collègues du Bloc de la majorité parlementaire (BMP) continuent de trainer les pas. Il révèle que la violation répétée des décisions ou injonctions de la Haute juridiction notamment par l'exécutif et le parlement est l'une des insuffisances de la Loi qui, en effet, ne les oblige pas au respect des décisions de l'institution qui sont normalement sans recours. Ce qui serait dû au fait qu’aucune institution n’est chargé la mise en application "forcée" des décisions de la Cour. «Mais si on ne met en application les décisions de la Cour, vers quoi allons-nous?», s’est-il interrogé. L’autre sujet abordé au cours de l’émission est celui relatif à la crise sociale au Bénin depuis quelques semaines. L’ancien MRCI plaide pour '’un vrai dialogue et sincère’’ entre le gouvernement et les partenaires sociaux pour la décrispation de la tension sociale. Il invite, par ailleurs, le Chef de l’Etat à être non seulement un homme d’écoute mais aussi un homme à l’écoute de son peuple. Pour finir, l’invité des confrères de Canal souhaite que la prochaine législature de l’Assemblée Nationale soit à l’image de la première.