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Gestion déléguée du Port de Cotonou: Le Gouvernement s'entête, les travailleurs disent "niet" et menacent.

Publié par Benn

Les travailleurs du Port autonome de Cotonou et la plateforme portuaire sont mécontents. Réunis au seln du Collectif des syndicats de la plateforme portuaire, ils ont désapprouvé la décision du gouvernement consistant à confier la gestion du poumon de l'économie nationale à un délégué. C'était à la faveur d'une conférence de presse animée, hier à la salle de conférence de la structure.

 

La délégation de gestion du Port de Cotonou voulue par le Gouvernement et son Chef ne reçoit toujours pas l'assentiment des travailleurs de la plateforme portuaire. Ces derniers s'opposent radicalement à cette reforme au regard des risques que cela présenterait. Dans leur déclaration de protestation lue par leur porte-parole, le SG Syntrapac, Urbain Kanlinssou, les travailleurs ont d'abord rappelé les différentes luttes menées courant juin et juillet dernier et qui ont abouti à la signature d'un protocole d'accord avec l'ancien Ministre des infrastructures et des transports. A en croire ces travailleurs, le dossier de recrutement d'un mandataire pour la gestion du Port de Cotonou est un dossier déjà clôturé suite à l'atelier de réflexion organisé en Août dernier à Bohicon sur la question. Mais à leur grande surprise, le Chef de l'État y est revenu lors la rencontre qu'il a eue avec les partenaires sociaux, vendredi dernier. Selon les explications du Conférencier principal, il a été démontré au cours de ce séminaire que l'option envisagée par le gouvernement serait dangereuse pour la survie de la structure. Mieux, il ressort des différentes communications que le modèle dominant en Afrique francophone est celui des ports autonomes qui sont des sociétés publiques dotées de la personnalité morale et de l'autonomie financières. Aussi, le recours à un mandataire ou à un délégataire pose un certain nombre de problèmes d'ordre sémantique, juridique et de souveraineté, le risque de bicephalisme dans la gouvernance, la dévalorisation de l'expertise nationale en matière de gestion des réformes. "... Les textes nationaux et ceux de l'Ohada ne permettent pas la gestion déléguée... Selon le communicateur, le recours à un mandataire ou à un délégataire pour la gestion du port serait inédit, dangereux et n'est pas recommandable. Le recours à l'affermage n'est pas aussi recommandable..." a laissé entendre Urbain Kanlinssou. Les travailleurs n'entendent pas se laisser faire. Ils menacent de passer à la vitesse supérieure si le gouvernement s'obstine.

Benn MICHODIGNI