Affaire Trèkpo : "On ne peut pas être syndicat et se taire», dixit Serge Agbodjan

Le juriste Serge Prince Agbodjan était dimanche dernier, l’invité de l’émission sociopolitique ‘’Sans langue de bois’’ de Soleil Fm. Il a fait le tour d’horizon de l’actualité politique nationale notamment la révocation du Capitaine Patrice Trèkpo du personnel des eaux, forêts et chasses.
Sans langue de bois, le Juriste Prince Serge Agbojdan pense que les textes n’ont pas été respectés en ce qui concerne la sanction infligée au Capitaine Patrice Trèkpo, désormais ancien Secrétaire général par intérim du Syndicat des eaux, forêts et chasses. Selon l’éclairage de l’invité, les textes qui régissent les secteurs militaires et paramilitaires reconnaissent bel et bien aux fonctionnaires des forces publiques et assimilés l’exercice du droit d’association. «L’exercice du droit syndical ne peut se faire que lorsque l’intéressé à un certain nombre de droits notamment la liberté d’expression. On ne peut pas être syndicat et se taire», a-t-il indiqué. La procédure doit être autre si le Conseil des ministres estime que les propos tenus par l’intéressé sont extrêmement graves, a expliqué Serge Prince Agbodjan. Selon lui, il serait intéressant que les juridictions compétentes éclairent davantage l’opinion sur la question notamment sur les limites du droit syndical au niveau de ces forces. «C’est aux juridictions de nous fixer pour dire que si ce qui a été dit constitue une violation des règles de base. Il va falloir que dans les jours qui viennent les juridictions compétentes nous disent si on peut mettre en arrêt de rigueur un syndicat parce qu’il s’est exprimé», a-t-il dit. Dans la législation en vigueur au Bénin, le Ministre de tutelle ne peut pas aller au-delà de la décision du Conseil de discipline. Mais le juriste fait le triste constat que le cas d’espèce, le Ministre propose d’aller au-delà de la décision du conseil. Pour l’invité des confrères Donclam Abalo et Vigile Ahouansè, c’est seulement la notification de la révocation à l’intéressé qui peut déclencher les procédures. «Si cette notification ne venait pas, c’est comme si nous sommes à l’étape avant la procédure disciplinaire. Une autorité doit pouvoir notifier la décision à l’intéressé sinon ça n’aurait jamais existé», a martelé l’invité tout en indiquant que cette révocation serait contestée. D'autres sujets non moins importants ont également été abordés au cours de l'émission à savoir l'Affaire Métongnon et celle de "faux médicaments".